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Ahmed Bentriki - Poête Algérien du XVIIIè siècle
28 octobre 2011

Le Soir d'Algérie - Juin 2010



Culture : CLÔTURE DES JOURNÉES DU HAWZI À BLIDA
Aux origines d’une belle musique


Les journées du hawzi à Blida, qui ont pris fin hier, ont été une occasion pour le public de savourer un pan de la musique algérienne et prendre connaissance du corpus poétique de ce genre lyrique qui s’apparente à la musique arabo-andalouse. Il est le témoin d’une haute civilisation dont les acteurs sont pour la plupart tlemceniens.
Créé à Tlemcen au XVIIe siècle, du temps du poète Abou Othmane Sidi Saïd El-Mandassi (1583-1677), le chant hawzi demeure le fleuron de l’Algérie entière, puisque ce genre musical va être chanté dans plusieurs villes telles que Tlemcen, Alger, Blida, Cherchell, Constantine, Skikda, Annaba… Ainsi, tout le monde s’accorde à dire que l’initiateur du hawzi est le poète Abou Othmane Sidi Saïd El-Mandassi, qui de Tlemcen va s’exiler au Maroc pour devenir le poète attitré du roi saâdien Ahmed El-Mansour, puis le précepteur de son fils Moulay Ismail, lequel succèdera à son père. Au sujet de ce poète, il serait intéressant d’évoquer son épopée à l’endroit des aèdes du Mcid Sidi Fredj de Fès qui lui ont interdit l’accès pour passer le concours. Outrée par cette fin de non-recevoir, il monta sur un mûrier attenant à cet établissement et déclama sa fameuse qacida appelée El ‘âqiqiya (la cornaline). Un grand cheikh qui l’avait écouté le porta sur son dos et le fit entrer de plain-pied au mcid Sidi Fredj où il participa au forum de la poésie melhoun, appelé kounnach Sidi Fredj. Parmi les autres poètes connus pour avoir écrit et chanté le hawzi, l’on cite Ahmed Bentrik qui est mort centenaire en 1650, il avait composé sa première poésie qui porte le titre de Fiq ya nayem oustayqadh men el-mnem (réveille-toi ô dormeur et cesse tes rêves). Dans ses qaçaïde, il cite plusieurs fois Derb El Meliani où il est né et a grandi. Tout comme il est connu pour avoir fréquenté le quartier qui porte le nom de Houmet Bab El-Djiad (La porte des coursiers) où Bentriki évoque sa dulcinée dans sa fameuse poésie intitulée Aid El Kebir wel ferdja fi bab el djiad. Il y a également Mohamed Benmsaib, mort en 1768 à Tlemcen, Mohamed Bensahla et son fils Boumediene Bensahla et Mohamed Bendhebbah, auteur de la fameuse qacida Magronet el-Houadjeb, qui est la chanson avec laquelle le regretté El-Hachemi Guerouabi s’est fait connaître au public. Par ailleurs, d’autres poètes connus plutôt pour leur propension au bédouin à l’instar de Mostfa Benbrahim (1800-1867) et de Henni Benguennoun (1792-1885), auteur des qacidate Dhalma et Goul l’ si Mohamed la ghidek halek, ont été incorporés dans le registre hawzi. Mohamed Benmsaib, qui a fait ses études coraniques à l’école du quartier Bab Zir à Tlemcen, est connu pour ses querelles avec le hakem turc. Et c’est dans un mausolée que Benmsaib a composé sa fameuse Ghouthiya, une qacida à connotation soufie, glorifiant les «Awliya Salihine» et qui lui a permis d’être libéré mais toutefois exilé lui aussi au Maroc comme son prédécesseur Ahmed Bentriki Ezengli. Mohamed Benmsaib était affilié à la tariqa qadiryia, voie spirituelle très répandue en Algérie à la faveur de Sidi Boumediène Chou’ayb, saint tutélaire de Tlemcen. C’est par son adhésion aux voies soufies qu’il était devenu un grand poète du medh ou apologie du prophète Mohamed (QSSSL). Boumediène Bensahla, qu’on apparente au personnage mythique de Don Juan, est décédé relativement jeune. La mosquée de Sidi El-Haloui à Tlemcen, son lieu de retraite où il y passa le clair de son temps avant de décéder en 1797, était son refuge. Cette mosquée, une des plus anciennes d’Algérie, puisque construite en 1353 en honneur de Sidi Mohamed Echoudi dit El-Haloui, un grand soufi andalou, est citée dans plusieurs de ses qacidate. La ville de Nedroma a fourni un grand poète qui a écrit dans le registre hawzi. Il s’agit de Kaddour Benachour Ezzerhouni, mort en 1938 et auteur de la poésie Ouelfi Meriem. Il a écrit également une superbe printanière que les chanteurs andalous interprètent avec des airs empruntés au genre hawzi. Ce dernier qui était affilié à l’ordre des soufis a déteint, plus tard, sur plusieurs personnalités artistiques dont El-Hadj M’hamed El- Anka. Enfin, il y a lieu de souligner que le genre poético-musical dit hawzi a été écrit dans la langue vernaculaire de l’Algérie par les poètes cités précédemment.
M. Belarbi

 

 



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Ahmed Bentriki - Poête Algérien du XVIIIè siècle
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Ahmed Bentriki - Poête Algérien du XVIIIè siècle
  • Ce blog est dédié à Ahmed Bentriki (dit Benzengli) qui fut l'un des plus grand poète Algérien du XVIIIè siècle pour ses poêmes "avant gardistes" pour l'époque. L'un des chantres de la musique Hawzi, Chaabi et arabo andalouse.
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